Notre espèce est unique. Nous dominons les autres espèces de notre planète grâce à notre intelligence supérieure et les connaissances extraordinaires qu'elle nous offre.
Mais le revers de cette médaille est que notre espèce est aussi la plus vulnérable aux fausses croyances, ou ― de nos jours ― à la MDM. Récemment, une grande partie de la MDM provient de propagande et de désinformation, phénomènes relativement faciles à éviter. Mais une grande part pourrait venir d'une de nos failles encore plus inhérente à notre esprit particulier.
Les 20 minutes du segment Les faux souvenirs de l'émission Découverte ne lui permettent pas d'aller en détails dans ce phénomène. Mais l'anecdote sur laquelle il est basé est en soit suffisamment étonnante. Si le segment me laisse une certaine faim d'en savoir plus sur l'ampleur de ce phénomène, déjà, je ne peux m'empêcher de me questionner sur ses effets. À quel point ce phénomène participe aux dérives actuelles et à celles du passé? À quel point les gourous/prophètes des mythes ― souvent anciens, mais toujours à l'origine de nos plus grandes divisions actuelles ― étaient-ils conscients des faussetés qu'ils propageaient? À quel point les dictateurs et politiciens de notre ère post-vérité sont-ils encore aptes à distinguer leurs mensonges de la réalité? Et à quel point suis-je personnellement sujet à ce phénomène?
Notre espèce est la seule à disposer des moyens techniques pour enregistrer la réalité et pouvoir constater ses dérives. Elle est aussi la seule à connaître la psychose et d'autres phénomènes psychologiques favorisant les faux souvenirs. Mais pour endiguer la mésinformation et se remettre de toute la désinformation que nous avons accumulée, il nous faudra beaucoup de courage ― comme celui dont a fait preuve le journaliste Danny Lemieux en partageant son histoire ― pour remodeler notre environnement informationnel en capitalisant sur nos forces et en mitigeant nos faiblesses.